Mesurer le transport solide par charriage : un enjeu clé pour comprendre et gérer nos rivières

Nous avons eu le plaisir d’animer une « pêche au cas pratique » de l’Association Rivière Rhône-Alpes Auvergne (ARRA²) le 17 avril 2025 à Saint-Martin-d’Hères (Isère), consacrée à la métrologie du charriage par mesures acoustiques et sismiques.
Ces méthodes sont aujourd’hui pleinement opérationnelles après plus de 15 ans de recherche, plusieurs thèses et un large partenariat scientifique associant EDF, INRAE, IGE (Université Grenoble Alpes), l’Université de Tours et le bureau d’études Ginger BURGEAP.
Et si l’on fouille les archives, les premières écoutes acoustiques du charriage remontent… aux années 1950, réalisées par les équipes EDF sur l’Isère et la Romanche !

Pourquoi mesurer le charriage ?
Le charriage correspond au transport de sédiments grossiers dans le fond des cours d’eau (sables grossiers, graviers, galets). Il influence :
• la morphologie des rivières,
• la biodiversité (habitats aquatiques, végétation, etc.),
• la sécurité (inondations, sûreté des ouvrages),
• les usages socio-économiques (hydroélectricité, navigation, eau potable, loisirs…).

C’est donc un enjeu majeur pour les collectivités GEMAPI, les gestionnaires d’ouvrages hydrauliques, mais également pour les scientifiques et le monde associatif.

 Acoustique & sismique : des approches désormais opérationnelles
Les mesures indirectes par acoustique (hydrophone) ou sismique (géophone) enregistrent les ondes produites par les chocs entre sédiments au fond du lit. Ces signaux peuvent être corrélés à des mesures directes du charriage. Le développement de l’outil dédié RiverSound© permet aujourd’hui de structurer l’interprétation des mesures.

Ces approches permettent :
• un suivi continu des flux de charriage,
• des bilans sédimentaires instantanés, journaliers, mensuels ou annuels,
• une estimation de la granulométrie en transit,
• une analyse de la dynamique du charriage : débit de début de charriage, variabilité du charriage pour un même débit, saisonnalité du charriage, etc.

Elles sont complémentaires de mesures hydrométriques, bathymétriques, matières en suspension, RFID, etc. Elles sont utiles pour :
• approfondir les connaissances scientifiques,
caler des modèles hydrosédimentaires,
piloter un site de gestion sédimentaire,
• évaluer l’aggravation des risques d’inondation,
• estimer les effets d’un projet de restauration.

🛰️ Retours d’expérience & démonstrations
La journée a été animée avec :
• des retours d’expérience sur le Drac (avec le SYMBHI) et sur la Loire (Université de Tours),
• des ateliers de démonstrations sur l’Isère voisine : station hydrophone en berge, cartographie acoustique, exposition du matériel.

Merci à l’ARRA² pour l’organisation, ainsi qu’à l’ensemble des partenaires mobilisés : EDF, SYMBHI, INRAE, Université de Tours, et bien sûr l’équipe Ginger BURGEAP impliquée dans les animations.

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