HGM
L'approche hydrogéomorphologique : pratiques, valorisations et développement d'une méthode de cartographie des zones inondables
Objectifs et contenu
L’importance prise par les inondations en Europe a amené la Commission Européenne à mettre en place en 2007 une Directive Inondation. Cette Directive a pour objectif de proposer un cadre pour l’évaluation et la gestion des inondations, afin de réduire leur impact négatif sur la santé humaine, l’environnement, le patrimoine et l’économie. De l’autre côté de l’océan Atlantique, des inondations meurtrières ont remis en cause, depuis 2007, l’étude de l’aléa inondation uniquement basée sur la combinaison de l’hydraulique et de l’hydrologie.
Afin d’identifier les zones inondables, l’État français utilise notamment la cartographie hydrogéomorphologique (HGM), qui permet de cartographier une enveloppe extrême des zones inondables via une analyse naturaliste de la plaine alluviale. Cette méthode est aujourd’hui utilisée pour la réalisation d’Atlas de Zones Inondables (AZI) ainsi que pour les cartographies de l’aléa inondation dans les Plans de Prévention des Risques (PPR). Cette approche, développée durant les années 1980, se propagea dans une large partie sud de la France. Aujourd’hui, la cartographie HGM est une méthode reconnue pour sa fiabilité, mais elle stagne en termes d’applications et de développement dans de nouveaux territoires.
Dans ce contexte, un projet de R&D a été initié et structuré autour d’un travail de thèse de Doctorat mené conjointement avec l’Université de Montpellier (GRED) et l’Université du Québec (UQAR).
Un premier volet des travaux a consisté en un état des lieux de l’utilisation de la cartographie HGM en France à travers l’analyse d’environ 300 PPR et AZI, en vue de dégager les modalités de prise en compte de la cartographie HGM et d’établir des conclusions sur les logiques spatiales et temporelles de son utilisation. S’appuyant sur ce bilan, les travaux ont ensuite porté sur les évolutions possibles à lui apporter, dans un contexte législatif (Directive Inondation) et technique (développement du LIDAR) en pleine mutation. Un second volet a trait au développement méthodologique d’un MNZI (Modèle Numérique des Zones Inondables) construit par croisement d’une cartographie HGM avec un MNT (Modèle Numérique de Terrain) LIDAR. Un tel MNZI permet de représenter les hauteurs d’eau remplissant entièrement le lit majeur. La possible intégration d’un MNZI dans la législation québécoise du risque inondation a été étudiée. Le dernier volet des travaux a trait à la discussion autour de solutions locales de planification des territoires concernés par le risque inondation, à travers des exemples issus de collaborations avec des gestionnaires locaux. Dans ce cadre, le concept de cartographie positive du risque inondation a été proposé.
Début/fin projet : 2011-2014
Documentation
Montané A., Vinet F., Buffin-Bélanger T., Vento O., Masson M., 2015. Cartographie hydrogéomorphologique : émergence d’utilisations réglementaires en France. Physio-Géo, Vol. 9, pp 37-60.
Montané A, 2014. L'approche hydrogéomorphologique : pratiques, valorisations et développement d'une méthode de cartographie des zones inondables. Thèse de Doctorat, U. Montpellier 3, 285 p.
Montané A., Vinet F., Buffin-Bélanger T., 2013. Cartographie des zones inondables par approche hydrogéomorphologique : vers des évolutions nécessaires à son utilisation règlementaire en France et au Québec. Comm. Orale. ACFAS : 8e colloque sur les risques naturels au Québec (Canada)
Montané A. Buffin-Bélanger T., Demers S., Olsen T., Morneau F., 2012. Evaluation des outils hydrogéomorphologiques pour la cartographie des espaces de liberté dans les systèmes fluviaux du Québec. Comm. Orale. 1ère Conf. Internationale IS.Rivers, 26-28/06/2012, Lyon (France)