La reconversion des friches polluées est un enjeu sociétal et environnemental important, à l’heure où les nouvelles politiques et réglementations incitent à la réutilisation des terrains à passif environnemental, dans une perspective de renouvellement urbain. Mais les situations rencontrées se montrent souvent d’une grande complexité : la multiplicité des activités et mouvements de terre ont pu générer différents impacts spatialisés ; par suite la reconversion de ces terrains nécessite la considération de plusieurs scénarios incluant les usages potentiels, les transferts des pollutions et des expositions multiples. A cela s’ajoutent des contraintes financières, réglementaires et de délais qui limitent l’éventail des possibilités de réhabilitation. 
Dans ce contexte, le besoin d’outils aidant les acteurs de la reconversion à rechercher la « meilleure » solution de réaménagement, qui minimise les risques sanitaires et les coûts de réhabilitation, est impérieux. Cette optimisation passe par une connaissance spatialisée de la pollution et de ses voies de transfert, pour en déduire une cartographie des risques sanitaires et une estimation des volumes de terres à excaver, tout en en connaissant la précision.

Le projet Cartorisk a deux objectifs. Il s’agit d’une part de définir les conditions optimales de couplage de modèles géostatistiques 3D de la pollution et de calculs de risques sanitaires pour obtenir une cartographie 2D des risques sanitaires et in fine des potentialités de réaménagement du site. Il s’agit d’autre part d’élaborer une démarche opérationnelle, adaptée aux situations classiquement rencontrées, qui puisse être intégrée dans les processus décisionnels actuels de la reconversion des friches industrielles

In fine, le projet Cartorisk vise à élaborer une démarche de cartographie des risques sanitaires pour d’anciens sites à passif environnemental sur lesquels des opérations de réaménagement sont envisagées. Le but est de fournir aux professionnels de la reconversion des friches des outils d’estimation sanitaire, en complément des outils d’estimation financière, qui les aide à rechercher un meilleur compromis (minimiser les risques et les coûts) parmi différentes alternatives de reconversion. Seront ainsi établies des cartographies d’optimisation des usages.

Les étapes

• Etape 1 Modélisation géostatistique de la répartition spatiale de la pollution du sol.

• Etape 2 Calcul des risques sanitaires pour chaque plan de réaménagement.

Caractère innovant

Les expériences de cartographie des risques sanitaires inventoriées au niveau national et international ont souvent été menées à l’échelle d’une région de plusieurs km2. Les modèles géostatistiques choisis ne permettent pas d’intégrer l’incertitude liée à la variabilité spatiale de la pollution, et les calculs de risques sont souvent limités à une seule voie d’exposition et une seule substance.
Cartorisk vise à cartographier les risques sanitaires à l’échelle d’une friche industrielle, en intégrant la variabilité spatiale de la pollution et des terrains, à l’aide de méthodes géostatistiques adaptées. Les risques intégrés pour les substances et voies d’exposition déterminantes seront calculés en vue d’obtenir une visualisation permettant aisément d’apprécier les potentialités et difficultés associées aux scénarios de réutilisation. Le calcul des risques par inhalation sera de plus mené à partir des modèles de la distribution spatiale 3D de la pollution du milieu souterrain par application d’équations de transfert permettant de modéliser les flux gazeux de polluants.

Début/fin projet : 2016 - en cours