La pollution diffuse est l’une des causes majeures de dégradation des masses d’eau, la part agricole étant considérée comme étant la plus importante dans la détérioration de la qualité de l’eau. Les pesticides sont quelques-uns des plus ubiquistes parmi ces polluants. D’importants efforts de recherche ont été réalisés pour une meilleure compréhension du devenir des pesticides dans l’environnement.

L’action des zones humides artificielles, qui sont des systèmes construits destinés à simuler les fonctions d’amélioration de la qualité de l'eau des zones humides naturelles pour traiter et retenir des polluants issus des eaux de ruissellement et réduire les rejets vers les eaux de surface, est de deux ordres : elles agissent soit comme un puits par le stockage, la transformation et l’élimination des pesticides, soit comme une source puisque les molécules peuvent être transférées au milieu récepteur comme les eaux de surface ou les eaux souterraines, ou interceptées et stockées temporairement par sorption sur les sédiments, le sol et les matières en suspension.

Dans ce contexte, le projet ArtWET a été initié. Il comprend 15 partenaires de 3 Etats européens (France, Allemagne, Italie), dont 9 partenaires scientifiques et techniques (laboratoires de recherche, bureau d’étude, chambre d’agriculture), et 6 partenaires financiers (Agence de l’eau, collectivités, industriel). S’inscrivant dans le cadre de la Directive-cadre sur l’Eau (2000/60/EC), le projet a trait à l’atténuation de la pollution diffuse due aux produits phytosanitaires et à la biorémédiation dans les zones humides artificielles de rétention, en s’appuyant sur des travaux menés sur une dizaine de sites expérimentaux et de démonstration. Le projet a pour ambition de proposer des solutions concrètes, supplémentaires et complémentaires de celles déjà mises en œuvre à l’échelle de l’exploitation ou des parcelles, pour réduire la pollution diffuse et transférée par ruissellement de surface des agrosystèmes vers les autres écosystèmes en aval. Le projet soulève des questions d’ordre technique (choix du dispositif, efficacité, conception, …) mais également d’ordre financier, juridique et sociologique. Les objectifs techniques du projet sont focalisés sur les points suivants :

• Répliquer, imiter et reproduire les services écosystémiques offerts par les zones humides naturelles dans les zones humides artificielles contrôlées
• Favoriser les bonnes pratiques à l’échelle du paysage, en complément des mesures prises à l’échelle de l’exploitation
• Améliorer les services écosystémiques fournis par les zones humides afin de réduire la pollution diffuse par pesticides et assurer une utilisation durable des ressources en eau
• Réduire les concentrations en pesticides sur les bassins versant agricoles et améliorer la qualité des écosystèmes
• Prévenir et réduire la pollution diffuse par pesticides, promouvoir une utilisation durable de l’eau
• Optimiser les processus hydrau-bio-chimiques dans différents systèmes testés dans le cadre du projet
• Fournir des points de diminution des pesticides additionnels dans le paysage.

Début/fin projet : 2006-2011